Né le 16 avril 1671, John Law de Lauriston est un célèbre banquier franco-écossais du XVIIIe siècle. Il fait partie des pères de la finance grâce à l’introduction des billets de banque en France et de l’une des premières bourses mondiales.
A l’âge de 17 ans, John Law hérite de la fortune de son père William Law de Brunton, un orfèvre réputé dans le milieu. En 1694 il est forcé de s’enfuir à Amsterdam pour échapper à la prison. Il en profitera pour étudier la finance et la banque.
C’est également l’occasion pour lui de voyager et de découvrir des grandes villes européennes comme Londres et Amsterdam où l’on trouve déjà un système d’échange d’or et d’argent contre des billets à ordre. Ce procédé encore limité, permettait la convertibilité des billets à tout moment.
A la veille de la Révolution Industrielle, le système repose entièrement sur la convertibilité de minerais précieux tels que l’or et l’argent. En raison de leur raréfaction, l’économie européenne souffrait d’un important manque de liquidités. L’innovation de John Law réside dans le fait qu’il propose non pas convertir les billets à partir d’or ou d’argent, mais à partir des revenus de terres agricoles.
A la mort de Louis XIV, la dette de couronne s’élevant à plus de 3,5 milliards de livres, le régent Philippe d’Orléans accepta la proposition de John Law, se projetant comme étant la meilleure solution pour l’avenir du pays, à condition d’être uniquement effective sur l’or. Emportée par le succès du procédé, plus connu sous le nom « Système Law », la Banque Générale investit et spécula dans d’autres affaires, se retrouvant rapidement avec plus de dettes que de liquidités disponibles dans ses coffres.
Le banquier franco-écossais avait des ambitions internationales. Il diversifia les revenus de la Banque Générale en investissant dans de nombreuses sociétés de commerce depuis les colonies. En 1719, il fit fusionner la Compagnie du Mississipi, la Compagnie du Sénégal et la Compagnie des Indes orientales afin de créer la Compagnie perpétuelle des Indes.
A cause d’une économie fragile et de spéculations très importantes, en janvier 1720, la dette s’élevait à plus d’un milliard de livres tandis que le capital de la Banque Royale n’était quant à lui que de 322 million de livres. La confiance envers le système de Law chuta drastiquement lorsque la population se rendit compte des défauts de paiement de la Banque Royale. La panique poussa tous les détenteurs de papier-monnaie vers la banque afin de réclamer leur argent. La Banque Royale ainsi que John Law firent faillite, incapables de répondre à toutes leurs créances.
Après un parcours plus qu’emblématique au côté de Philippe d’Orléans, il finira sa vie exilé en Italie suite à son échec et il y succombera en 1729.
Le saviez-vous ?
John Law était doté de facilités intellectuelles en calcul mental. Après la faillite de la Banque royale, 10% de la population française fut ruinée par le krach financier. Si les grands actionnaires ont principalement été touchés, paradoxalement, les ménages assez modestes ont vu leurs conditions s’améliorer.
Dates clés :
— En 1716 : Création de la Banque Générale en France par John Law sous l’accord de Philippe d’Orléans.
— En 1718 : L’Etat français devient officiellement garant des créances de la Banque Générale, renommée alors « Banque Royale ».
— Le 24 mars 1720 : Faillite de la Banque Royale.
— Le 12 décembre 1720 : John Law s’enfuira en Italie avec l’aide de Philippe d’Orléans.
Auxiga vous propose de retrouver cet été la saga de l’histoire de la banque du XVIème siècle au XIXème siècle au travers de figures historiques. Chaque mercredi du mois de juillet et août, retrouvez un nouveau portrait sur une personnalité qui a influencé l’histoire bancaire.
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